Bibliothèque numérique pour l'école Le hic du suricate
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Ce matin, dans son terrier, Suricate se réveille affamé. Il se jette sur son petit déjeuner et n'en fait q'une bouchée 

« Ah !… se dit-il rassasié, voilà comment débute une belle journée ! » Mais…

« Hic, hic… Qu’est-ce que c’est ? Hic, hic… Oh non… j’ai le hoquet ! Je vais, de ce pas, demander un remède aux babouins. Les singes ont la réputation d’être malins. »

« Bonjour… hic… les amis. Comme vous pouvez… hic… l’entendre… hic… j’ai le hoquet… hic… Auriez-vous… hic… une bonne idée… hic… … pour le faire passer ?

— Tu ne pouvais pas mieux tomber ! C’est notre spécialité. Touche-toi l’oreille avec le gros orteil, puis touche-toi le bout du nez avec le petit doigt de pied. Tu fais cela trois fois de suite sans t’arrêter, et terminé ! plus de hoquet.

— Merci… hic… pour ce conseil... hic… si particulier », dit Suricate, un peu étonné.

Il se contorsionne et exécute la recette : trois fois de suite avec le pied gauche, et même trois fois de suite avec le pied droit… malheureusement sans résultat.

En zigzaguant arrive Zèbre, crinière au vent. « Bonjour, Suricate. Tu joues les acrobates ?

— Pas du tout. Hic… j’essaie… hic… de me débarrasser… hic… de ce terrible hoquet.

— J’ai une méthode on ne peut plus sûre : il faut compter mes rayures, répond Zèbre en bombant le torse.

— D’accord… hic… c’est parti ! Une, deux, trois… hic… quatre, cinq… hic… »

Mais Zèbre s’impatiente, se dandine, agite la queue, trépigne.

« Arrête… hic… de remuer ton popotin ! Je ne sais plus… hic… j’en suis… hic… je n’y vois plus rien ! »

Lorsque Suricate retrouve ses esprits, Zèbre est déjà reparti.

Déboule Phacochère, dans un nuage de poussière. « Je te trouve bien chamboulé. Tu as été hypnotisé ? demande Phacochère d’un drôle d’air.

— Pas du tout. hic… j’essaie… hic… de me débarrasser… hic… de cet insupportable hoquet.

— Moi, j’ai une bonne technique contre ce petit hic : les quatre pattes en l’air, je me gratte le dos par terre, puis je termine en faisant un grand plouf dans la rivière. »

Sans hésiter, Suricate se gratte les omoplates et plonge, tête la première, dans l’eau boueuse de la rivière… Mais rien à faire !

« Hé ! ça ne va pas la tête ! Nous voilà tout éclaboussés ! rouspètent les flamants roses en regardant leurs jolies plumes tachées.

— Je suis désolé… hic… je voulais faire passer… hic… mon hoquet.

— En voilà de drôles de manières. Il suffit de sauter à cloche-pied. Ce n’est quand même pas compliqué ! répondent les flamants roses amusés.

— Merci mille fois ! Je vais vite… hic… essayer ça. »

Et voilà Suricate qui saute sur une patte. Il saute, saute et saute encore… Mais le hoquet est toujours là, malgré tous ses efforts !

Passe par Rhinocéros. « Suricate, pourquoi tu boites ? Tu t’es cassé un os ? Tu t’es tordu la patte ?

— Pas du tout. Hic… j’essaie de me débarrasser de ce… hic… stupide hoquet.

— Crois-en mon expérience, mon p’tit coco. Rien ne vaut la méthode rhino : tu fonces contre un gros baobab, les yeux fermés. Tu vas t’assommer. Tu vas même te faire une sacrée bosse. Mais à ton réveil, plus de hoquet ! Foi de rhinocéros !

— Alors, je n’ai plus qu’à m’élancer ! » dit Suricate bien décidé.

Mais à l’ombre du baobab, un énorme lion fait la sieste. Suricate ne l’a pas vu et, les yeux fermés, il se précipite droit dessus…

« Aïe ! Qui me dérange en plein travail ! hurle le lion avec rage.

— Majesté… hic… je suis confus… hic… je ne vous avais… hic… vraiment pas vu.

— Pourquoi parles-tu ainsi ? Tu as des tics, mon ami ?

— Non Majesté… hic... j’ai le hoquet depuis ce matin… hic… j’ai tout essayé, mais en vain.

— Contre le hoquet, rien de tel que de s’enfermer quelques minutes dans la gueule d’un lion affamé. Tu tombes bien, il se trouve que j’ai très faim ! »

Le lion ouvre alors une large gueule au-dessus de Suricate, pétrifié de peur.

Alors que Suricate s’attend à être croqué sur-le-champ, le roi des animaux lui dit en souriant :

« Ton hoquet serait-il parti en même temps que mon appétit ?

— Envolé ! constate Suricate, tremblant encore sur ses pattes.

— Vois-tu, mon ami, rien ne vaut une bonne frayeur contre un hoquet qui dure des heures ! »